Non, en ce 8 mars nous n’évoquerons pas la Journée de la Femme, créée en 1921 par Lénine, en hommage aux femmes ayant lancé la révolution bolchévique le 8 mars 1917. On peut se demander si l’hommage est rendu aux femmes ou bien à la révolution…
Pas de polémique idéologique donc, mais des réalités scientifiques.
Plusieurs études scientifiques européennes et américaines aboutissent au même constat : nous faisons l’amour de plus en plus tard et de moins en moins souvent. Est-ce la fin de la faim sexuelle ?
Pour la 1ère fois depuis des lustres, l’âge moyen du premier rapport sexuel est passé de 17 ans à 18 ans et demi (étude néerlandaise). Plusieurs raisons à cela : la première, plutôt encourageante, serait que la jeunesse a accès aujourd’hui à une meilleure éducation et surtout information sexuelle. Du coup, mieux informés et plus conscients de ce qu’ils veulent, les jeunes, notamment les filles, seraient plus circonspects quant au choix de leur 1er partenaire et moins pressés de se lancer, se trouvant souvent « pas encore prêts ». La seconde, en lien direct avec la première, serait qu’aujourd’hui les jeunes acceptent moins facilement que l’on leur fasse supporter une pression sociale en lien avec leur virginité. La troisième, peut-être plus inattendue, est qu’il semblerait que le sexe ne soit plus un fruit défendu. L’ouverture d’esprit des parents, la tolérance sociale, le fait qu’aujourd’hui il soit très facilement permis aux jeunes de « dormir ensemble », tout cela a pour conséquence que le sexe devient moins attrayant car trop facile. Ce n’est plus un domaine mystérieux, un territoire à conquérir pour se sentir adulte. Du coup, il attire moins, il fait moins rêver. Enfin, et cela est bien plus ennuyeux, il semblerait que les jeunes aient de plus en plus de mal, de moins en moins envie, de passer des relations virtuelles à la confrontation physique, fut-elle des corps.
C’est d’ailleurs cette invasion des écrans qui serait aussi à l’origine de la raréfaction des rapports sexuels des couples. Tout le temps connectés, sans cesse sur le téléphone, les tablettes ou les replay, nous n’avons plus de moment où il n’y a « rien d’autre à faire » que de se consacrer à l’autre. En parallèle, le stress de notre environnement (travail, situation économique, menaces politiques) ne fait que s’accroître, nous rendant de moins en moins disponibles à la légèreté et à la détente. Enfin, nous voulons tout, c’est-à –dire trop (non, il n’est pas normal d’exiger que notre partenaire soit à la fois notre ami, notre amant, notre amour et notre père, non on ne peut à la fois désirer être sur un total pied d’identité avec l’autre et en même temps vouloir être protégé par lui), et nous n’avons presque plus de tolérance à la frustration car nous avons accès à (presque tout), c’est-à-dire à trop. En conséquence, la moyenne des relations sexuelles en couple a chuté drastiquement dans les pays occidentaux (environs une fois toutes les trois semaines !).
Outre sa fonction reproductrice (essentielle à la sauvegarde de l’espèce), la pratique sexuelle est également indispensable à notre bon équilibre physique et psychique. Il est temps de reprendre notre sexualité en main. Allez, on se réveille et on va au lit !